La photo carte postale du Panama se trouve sur les îlots de la Comarca de Guna Yala, territoire autonome depuis la révolution Guna de 1925.

C’est entre récifs coralliens, îles désertes, plages de sable blanc et couchers de soleil idylliques que nous vous proposons de découvrir cet archipel, à la rencontre de ses habitants, les Gunas. Achutupu (île des chiens), Ailigandi, Kagantupu, Coco Blanco, Mamiputu, ou encore Ustupu sont quelques unes des 378 îles ou îlots (dont seuls 60 sont habités) où il est possible de séjourner.

Fervents défenseurs de leur culture et de leur territoire, ils sauront partager avec vous leurs coutumes, dans un cadre paradisiaque.
Ici encore plus qu’ailleurs, la découverte du Panama a des allures de secret bien gardé.

Découvrir les îles San Blas

L’Archipel San Blas peut se découvrir de plusieurs manières :  

  • Séjour sur l’une des îles de l’archipel en pension complète
  • Croisières en voilier ou catamaran pour naviguer d’île en île

Guna Yala est en effet avant tout la « terre des Gunas », un peuple souriant et fier de sa culture. Il s’agit d’une société matriarcale.

Une comarca est une province autonome indigène (le pays en compte 3). La Comarca de San Blas ou Guna Yala a la particularité d’être la seule province du pays exclusivement peuplée et administrée par une population amérindienne. Il comprend une bande de terre de 320.000 ha le long de la côte Atlantique du Panama. Les indiens Guna appellent leur terre Guna Yala et ont conservé leur système économique, leur langue et leurs coutumes propres.

Les Guna vivent dans des huttes serrées les unes contre les autres, entre d’un côté l’océan et de l’autre le lagon turquoise qui les sépare de la terre. Contrairement aux Gunas du continent, qui vivent en familles isolées les unes des autres, ceux de San Blas habitent de petits villages constitués de huttes de bambou généralement construites à même le sol et coiffées d’un toit entièrement constitué de feuilles de palmier. En règle générale, la plupart des îles habitées sont surpeuplées, et il n’est pas rare que certaines soient à un tel point recouvertes de huttes que toute trace de littoral semble avoir disparu !

Les hommes s’occupent des cocoteraies, la récolte des noix de coco étant la seule activité agricole pratiquée sur l’île : elles sont vendues à des marchands colombiens sillonnant les îles. Les fruits qui accompagnent la cuisine guna proviennent, quant à eux, du continent.

Tôt le matin, les hommes pénètrent ainsi à l’intérieur des terres afin de se rendre aux diverses plantations établies là par chaque famille. L’après-midi, l’activité principale pour les hommes est la pêche. Les femmes sont en charge de la cuisine, de l’entretien de la maison et de la confection de molas.

Sur le plan culinaire, le poisson ou les fruits de mer tels que les délicieuses conchas, accompagnées de noix de coco, de tranches de banane plantain frites et de riz, constituent des mets courants. Le plat traditionnel est le « dule masi », préparé à base de yuca (manioc), de bananes plantains et de riz blanc ou rouge mélangé avec de la noix de coco râpée, le tout souvent accompagné de poisson grillé ou bouilli.

Enfin, les Gunas se déplacent en mer à bord de cayuco. Symbole de leur vie quotidienne, cette pirogue est souvent reprise dans les motifs traditionnels des molas. Taillées dans un seul tronc de bois dur, le travail est confié à un charpentier spécialiste. Les parties intérieures et surtout la proue seront décorées de beaux motifs colorés.

L’art des molas

Mola est le nom donné par les Guna à toute pièce de tissu et, au sens propre ou métaphorique, à tout vêtement et à toute matière qui recouvre. Ces somptueux tissus polychromes formant l’avant et l’arrière du corsage des femmes Kuna sont de véritables chefs-d’œuvre d’un art traditionnel amérindien vieux d’un siècle.
Les motifs racontent la réalité de leur quotidien et l’univers dans lequel elles vivent : un univers où faune, flore et habitat sont reliés. Aujourd’hui vendues aux touristes, ces pièces d’art restent convoitées par les collectionneurs et sont même exposées dans plusieurs musées d’Amérique et d’Europe. Une mola authentique faite à la main, en utilisant les techniques et les motifs traditionnels, peut prendre deux à quatre semaines à fabriquer. Vous trouverez dans le Casco Viejo un magnifique Musée de la Mola.